Katiba par Jean-Christophe Rufin

J'adore la bibliothèque et celle d'Ottawa offre d'excellents services. Non seulement y a-t-il une excellente communication entre les bibliothécaires et les lecteurs, que ce soit pour la recherche, des emprunts inter-bibliothèque ou des conseils de lecture, mais il y a un véritable effort d'engagement dans la communauté. Il y a les groupes parents-enfants, les groupes scolaires du primaire au secondaire, les services aux nouveaux-arrivants au Canada (littératie, cours de langue, aide à naviguer des services sociaux), et il y a aussi les efforts pour encourager la lecture par l'utilisation des médias sociaux, clubs de lecture... et concours. C'est en gagnant un petit concours que j'ai acquis ce livre le 18 avril... 2011. J'avais le choix entre plusieurs livres, celui-ci faisait partie des livres en français. Par contre, quand j'ai vu que c'était un livre écrit par un ancien diplomate, je me suis dit qu'il devait être pédant et ampoulé - j'avais déjà fait des essais avec d'autres! Ainsi, il est resté sur mes étagères pendant 10 ans. Et finalement, je l'ai dévoré, moi qui adore les romans d'espionnage.

C'est intéressant de constater la fracture que la pandémie a causée. Le livre traite de la Guerre contre le terrorisme. Il y a tout juste un an, j'aurai trouvé que ce roman était d'une actualité troublante. Les attentats du Bataclan en 2015 semblent encore frais dans mon esprit. Et pourtant, j'avais l'impression de lire au sujet d'une période révolue (espérons-le bien!). L'intrigue était complexe, mais c'est surtout le soin qu'a mis l'auteur à dessiner ses personnages qui accroche : leurs multiples facettes montrent combien il est difficile de profiler quelqu'un. Jasmine, le personnage principal, a la double nationalité et marche dans l'un ou l'autre de ses deux pays. C'est comme moi, d'ailleurs; sans est-ce pourquoi j'ai été si emballée par ce récit. C'est aussi un rappel que nous sommes tous multiples... et que souvent nous jugeons les autres selon une seule perception. Enfin, j'ai particulièrement aimé la postface où Rufin nous raconte certains des événements de son vécu qui l'ont inspiré : certainement l'histoire sonne vraie et cette explication n'en donne une dimension que plus tangible.

Ma critique de livre se trouve sur LibraryThing, sous le pseudo Cecilturtle.